Interview et Tag: ceci ou cela ? de Loli Artésia

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1 Présentez-vous en tant qu'auteure.
Je suis Loli Artésia, 27 ans. Historienne de formation, je vis dans la campagne bordelaise avec mon mari, mes chats, mes chiens et mes poissons. J’ai publié à ce jour deux romans, (…) Trop Peu et (…) Un chat à la fenêtre ; un recueil de poésie, La délivrance de l’accordéon ; et un recueil de nouvelles, Les indignes, paru en mai dernier.En parallèle, j’exerce en tant que biographe, correctrice et conseillère littéraire, ce qui me permet de travailler régulièrement avec des auteurs et des artistes.Récemment, j’ai aussi cofondé l’association Les Plumes Indépendantes, pour mettre en lumière les auteurs indépendants.

2 Qu'est ce qui vous a donné envie d'écrire ?
 Depuis quand écrivez-vous ?J’ai toujours écrit. J’ai appris très tôt, et mes premiers poèmes et nouvelles remontent à mes six ans. Me demander pourquoi j’écris, c’est absurde, c’est comme me demander pourquoi je respire. Je ne le fais pas exprès, je n’ai pas le choix. Que ce soit bon ou mauvais, peu importe, ce que j’écris est au-delà de ma simple personne. En vérité, je n’ai pas de plaisir particulier à écrire, il m’arrive même de détester cela. L’écriture est une nécessité avec laquelle je dois composer.

3 Quel est votre dernier roman coup de cœur ?
Il y en a beaucoup ! Je lis et chronique chaque semaine des auteurs, qu’ils soient édités ou indépendants, et fort heureusement, il est rare que je n’apprécie pas ma lecture. À choisir, j’ai été intimement touchée par le dernier roman d’Amélie Antoine, Les secrets, paru chez Michel Lafon.

4 Y a-t-il des livres qui ont inspiré vos romans ?
Un certain nombre, et parfois sans que je m’en rende compte. En particulier « L’insoutenable légèreté de l’être » de Milan Kundera dont la philosophie est présente dans mes deux premiers romans. La délivrance de l’accordéon est très marquée par les poètes qui m’ont précédée : Maïakovski, Dorothy Parker, Rimbaud, entre autres. Quant aux Indignes, mes lectures récentes m’ont inspirée sans aucun doute, notamment Fanny Bernard dans sa manière d’inclure de force le lecteur dans la narration et Solène Bakowski par sa construction de personnages évoluant dans les marges.Au-delà de l’inspiration littéraire, la musique transparaît dans mes écrits. Alain Bashung y occupe une place de choix.

5 Travaillez-vous sur un nouveau roman si cela n'est pas trop indiscret ?
Mon recueil de nouvelles Les indignes est sorti en mai dernier. En parallèle, je travaille depuis plusieurs mois déjà à l’écriture d’un nouveau roman : Sous l’horizon noir, la mer. Ce sera un roman très particulier, inspiré par Tchekhov, Camus et les légendes russes. Je prépare également la sortie de mon second recueil de poésie, Pendulum, qui paraîtra, je l’espère, à la fin de l’année ou début 2019.

6 Que ressentez-vous avant la sortie d'un de vos romans ?
Deux sentiments en particulier : l’impatience d’une part, celle de voir aboutir mon roman et de pouvoir le laisser exister autrement grâce à mes lecteurs ; et la peur d’être déçue : peur que mon roman ne soit pas lu, pas aimé. Je pense que la plupart des auteurs vivent la sortie de leurs romans de cette manière. C’est exaltant et terrifiant à la fois.

7 Avez-vous une habitude d'écriture ?
Pas particulièrement. J’écris à n’importe quel moment de la journée, sur un carnet, une feuille volante, mon ordinateur. Je fume beaucoup quand j’écris, c’est ma seule véritable habitude. Et j’affectionne les jolis carnets et mon stylo-plume à la pointe biseautée.

8 Que représente l’écriture pour vous ?
Quelque chose qui me dépasse. Pas une passion, mais une constante. Je me passionne pour de nombreuses disciplines et j’aime apprendre, mais l’écriture est la seule activité qui se soit maintenue tout au long de ma vie. Vivre sans écrire, je ne pense pas en être capable.L’écriture est aussi une catharsis, qu’on le veuille ou non. Une manière d’exorciser des démons intérieurs, d’aller au bout de soi.

9 Appréhendez-vous les retours sur vos romans ?
Bien sûr, et en particulier les retours négatifs ! Je suis trop sensible aux critiques, et pas assez aux compliments. Les compliments, j’ai du mal à y croire. Quand on me dit : « ton livre est formidable », je ne l’entends que d’une oreille tandis que les retours négatifs me confortent dans l’idée que je me fais de mes écrits et de moi-même. J’essaie de travailler là-dessus, mais c’est un travail long.

Questions du tag
1 Lire sur un canapé ou dans un lit ? Plutôt dans un lit. Mais je peux lire partout, dès lors que je suis accaparée par un livre.
2 Protagoniste féminin ou masculin ? Les deux, pourquoi choisir ? J’aime beaucoup me placer dans la peau d’un homme, et j’écris la plupart de mes poèmes au masculin spontanément. La dichotomie homme/femme ne me concerne pas.
3 Thé ou café en lisant ? J’adore le café. Un verre de vin blanc me convient aussi.
4 Série ou one-shot ? Plutôt one-shot. J’aime aussi beaucoup les formats courts, que ce soit en littérature ou en cinéma. Ce ne sont pas des genres très prisés et c’est dommage, car techniquement parlant, cela demande une grande rigueur. Les séries, pourquoi pas, mais je suis d’une telle impatience qu’il m’est compliqué d’attendre la suite.
5 Point de vue à la première ou à la troisième personne ? J’utilise les deux régulièrement. J’avais aussi utilisé dans (…) Trop Peu la deuxième personne, un point de vue trop rarement adopté qui offre des possibilités inédites.
6 Lire le matin ou le soir ? Le soir, voire la nuit, quand je n’arrive pas à lâcher un livre. En général, je commence un livre à minuit et le termine à trois heures du matin. La journée est dédiée au travail, et j’en ai tellement que je n’ai pas un moment pour lire.
7 Librairies ou bibliothèques ? J’ai longtemps fréquenté les bibliothèques, principalement parce que je n’avais pas les moyens d’acheter des livres. Ce sont des lieux que j’aime toujours, mais aujourd’hui je serai plutôt librairies, pour pouvoir conserver mes livres. La seule bibliothèque que je fréquente avec assiduité, c’est la mienne : 3000 à 4000 livres, autant dire que je n’en ai pas encore fait le tour !
8 Lecture avec ou sans musique ? Autant j’écris volontiers en musique, autant il m’est impossible de lire autrement que dans le silence  le plus absolu.
9 Livre papier ou ebook ? Livre papier. J’aime la texture du papier bouffant, l’odeur des livres neufs, j’aime corner les pages. C’est très sensuel, un livre. Mais les auteurs n’ont pas toujours la possibilité de m’envoyer leurs romans en broché, aussi me suis-je adaptée et équipée d’une liseuse.